L'auteur

Titulaire d'un Doctorat en philosophie et d'une maîtrise en histoire, l'auteur est restée fidèle à ses deux «initiateurs» en philosophie, Nietzsche et Kierkegaard, mais admire tout autant Spinoza, Russell, Arendt...
Marie-Pierre Fiorentino

mercredi 28 août 2019

Marseille, la mauvaise réputation.

Combien de travaux pour construire, agrandir, restaurer et moderniser la ville depuis la fondation grecque ? On rénove aujourd’hui une maison et voici surgie de deux millénaires la fresque romaine d’un oiseau plastronnant.  Marseille, renommée dans l’histoire mais réputée pour ses histoires d’argent, de pouvoir, de jeux illicites. Les jeux de l’argent et du pouvoir sont violemment occultes.

En plein jour, ça jase. « Notre maire est un abruti ! » s’exclame une dame qui ne goûte pas de devoir momentanément marcher dans une rue décaissée. Elle s’approche soudain de moi. À voix basse : « un homosexuel » puis tonitruante « et un abruti ! ». Comme diraient les jeunes, elle lui a fait une réputation, à son maire.

De toutes façons, si celui-ci, indifférent au devenir de la cité, n’avait rien entrepris, elle lui aurait fait la même. Il faut bien que la réputation vienne de quelqu’un avant que le kaléidoscope de l’opinion ne la diffuse en vagues impossibles à endiguer.

Sauf à jouer avec dans un élan d’auto-dérision. « Attention, Monsieur, ne posez pas votre portefeuille sur la banque » conseille vivement le guichetier du musée à un visiteur perplexe. « Enfin, Monsieur, on est à Marseille ! » s’esclaffe alors le farceur, probablement attristé dans le fond d’une réputation qui nuit à tous sans profiter à personne.

La réputation n’est pourtant qu’une ombre, déformée par les intérêts ou les passions de ceux qui la dessinent. L’ombre dans une ville si largement ouverte à la lumière au point qu’on en oublierait qu’elle eut un Moyen-Âge, quel paradoxe !





Marseille- Le Garn, août 2019.