L'auteur

Titulaire d'un Doctorat en philosophie et d'une maîtrise en histoire, l'auteur est restée fidèle à ses deux «initiateurs» en philosophie, Nietzsche et Kierkegaard, mais admire tout autant Spinoza, Russell, Arendt...
Marie-Pierre Fiorentino

dimanche 18 février 2024

La loi du juste.

 Dieu, lassé du spectacle humain, sanglant et oppressif, demanda à ses anges :

« Mais que pourrais-je faire pour qu’ils cessent de se faire du mal ? »

« Récompense les plus justes d’une vie plus longue, beaucoup plus longue » suggéra celui qui avait beaucoup vécu sur Terre.

Un diablotin ayant eu vent de l’idée la répéta au Diable, qui en rit. Quel homme serait assez stupide pour préférer s’ennuyer longtemps plutôt que vivre pleinement ? Il s’en amusait en tirant sur l’oreille de Calliclès*, qu’il avait trouvé de meilleure compagnie qu’un chien.

Dieu et Diable ignoraient-ils que les hommes étaient vraiment capables, gratuitement, de tout ? Heureusement que les justes n’avaient pas attendu le premier ni craint le second. Car c’est une affaire de liberté et de sens de l’existence à laquelle ni Diable ni Dieu, parce qu’ils sont éternels, ne peuvent rien connaître.

Calliclès* : personnage imaginé par Platon dans Gorgias pour représenter l’opinion favorable à la loi du plus fort, à la tyrannie et à tous les excès pourvu que l’on prenne du plaisir.