À Serge.
Le premier sexe.
Un homme ne doit pas pleurer. Il est fort. Un homme doit gagner sa vie
pour entretenir sa famille. Il a des devoirs qui lui donnent le droit d’être un
homme.
Et gare au défaut de virilité que des millénaires de tradition
guettent à travers les yeux de tous ses contemporains.
Alors il arrive que des hommes se consumment lentement, alcool,
carrière..., pour adoucir le sacrifice de devenir homme car la réputation vaut
tous les sacrifices.
Le deuxième sexe.
Il n’est pas né ainsi mais l’est devenu. Il pourrait donc devenir le
premier. L’égalité ? Quelle fadaise !
Dans la course au premier, une femme ne pleure pas sauf pour manipuler
l’homme. Et, preuve qu’elle est un homme comme les autres, elle écrase les
femmes.
Alors il arrive que des femmes se consumment lentement, alcool,
carrière..., pour adoucir le sacrifice de devenir homme car la domination vaut
tous les sacrifices.
Par delà homme et femme et réciproquement.
Si chaque sexe mesurait de quels artifices psychologiques l’ordre
socio-religieux, par crainte irraisonnée du désordre, le pare...
Si chacun apprenait à déjouer le rôle appris pour désamorcer
l’hostilité sexicide...
Si chacun savait comme, parfois, l’autre souffre pour en arriver ou ne
pas en arriver là où les conventions l’ont prévu...
Tous rêveraient d’une humanité par delà les sexes.
Mais le rêve est déjà une lumière que l’obscurantisme éteint à coup
de clichés.
Mais le rêve éclaire déjà la volonté de vivre au-delà des
clichés.
Le Garn, décembre 2014.