L'auteur

Titulaire d'un Doctorat en philosophie et d'une maîtrise en histoire, l'auteur est restée fidèle à ses deux «initiateurs» en philosophie, Nietzsche et Kierkegaard, mais admire tout autant Spinoza, Russell, Arendt...
Marie-Pierre Fiorentino

dimanche 21 décembre 2014

Par delà les sexes.


À Serge.


Le premier sexe.
Un homme ne doit pas pleurer. Il est fort. Un homme doit gagner sa vie pour entretenir sa famille. Il a des devoirs qui lui donnent le droit d’être un homme.
Et gare au défaut de virilité que des millénaires de tradition guettent à travers les yeux de tous ses contemporains.
Alors il arrive que des hommes se consumment lentement, alcool, carrière..., pour adoucir le sacrifice de devenir homme car la réputation vaut tous les sacrifices.

Le deuxième sexe.
Il n’est pas né ainsi mais l’est devenu. Il pourrait donc devenir le premier. L’égalité ? Quelle fadaise !
Dans la course au premier, une femme ne pleure pas sauf pour manipuler l’homme. Et, preuve qu’elle est un homme comme les autres, elle écrase les femmes.
Alors il arrive que des femmes se consumment lentement, alcool, carrière..., pour adoucir le sacrifice de devenir homme car la domination vaut tous les sacrifices.

Par delà homme et femme et réciproquement.
Si chaque sexe mesurait de quels artifices psychologiques l’ordre socio-religieux, par crainte irraisonnée du désordre, le pare...
Si chacun apprenait à déjouer le rôle appris pour désamorcer l’hostilité sexicide...
Si chacun savait comme, parfois, l’autre souffre pour en arriver ou ne pas en arriver là où les conventions l’ont prévu...
Tous rêveraient d’une humanité par delà les sexes.
Mais le rêve est déjà une lumière que l’obscurantisme éteint à coup de clichés.
Mais le rêve éclaire déjà la volonté de vivre au-delà des clichés.



Le Garn, décembre 2014.