L'auteur

Titulaire d'un Doctorat en philosophie et d'une maîtrise en histoire, l'auteur est restée fidèle à ses deux «initiateurs» en philosophie, Nietzsche et Kierkegaard, mais admire tout autant Spinoza, Russell, Arendt...
Marie-Pierre Fiorentino

jeudi 16 février 2012

En boucle ou petite géométrie du plaisir musical.

J’écoute la musique en boucle. C’est l’évasion de la ligne du temps que je veux plier à ma volonté pour échapper à la lassitude de la droite.
J’entends crier au paradoxe. Si j’écoute en boucle, je me lasserai plus vite ! Ne faut-il pas économiser le plaisir, le distiller en gouttes pour graduer le temps ? Il faudrait. Peut-être. Si l’on savait à l’avance quelle durée graduer. Mais si le temps m’est brusquement enlevé…
J’écoute la musique en boucle. A une lettre près en boule. C’est un refuge. Boule d’épines du hérisson ou de fourrure, celle du chat dans son panier. Nous nous déplierons quand le moment sera venu. Ce sera le déploiement repu de sécurité.
On dit « tourner en rond comme un poisson dans son bocal. » Mais où le mènerait la ligne qu’il suivrait dans l’océan, trajectoire infinie d’une planète sphérique ?
Le temps n’est pas une droite mais un segment. Alors j’écoute la musique en boucle.

Le Garn, le 15 février 2012.