À François-Alexandre
Le pessimisme nihiliste de Schopenhauer éveille toujours la
curiosité de mes élèves. Se comprend-il par un malheur que le philosophe aurait
vécu ? Au passage, il serait intéressant d’analyser pourquoi ils ne m’interrogent
jamais sur la biographie d’un auteur qui n’est pas pessimiste, comme si le
bonheur se passait d’histoire ou plutôt que l’histoire du bonheur était moins
captivante que celle du malheur.
Bref, je leur raconte sa vie ( 1 ) et la seconde question
tombe, sur un ton frôlant presque le reproche vis-à-vis de ce qui serait une
inconséquence : “ Mais alors, s’il détestait tant l’existence, pourquoi ne s’est-il
pas suicidé ? ”
Et moi, si éloignée du nihilisme ou parfois si proche, j’ai envie de
leur répondre à la manière du grand ironiste que le philosophe allemand était
aussi : “ Mais la vie vaut-elle la peine qu’on se suicide ? ”
P.S. Je me souviens de votre voix au téléphone, cet après-midi de
décembre 2007, avant le canal. Vous étiez libre de votre secret. Mais la
liberté que l’on possède vaut-elle la peine que l’on se suicide ?
Le Garn, novembre 2014.
( 1 ) À lire sur : http://nuagesquantiques.legtux.org/index.php/19-page/philosophie, “ Les malheurs d’Arthur ”, publié