Lire bien.
Le nombre de fois que je relis un
livre prouve autant le goût que j’en ai que l’inépuisable nature de ce qu’il m’apporte.
Mal écrire.
L’autofiction ? Le prétexte à
autobiographie de ceux qui n’ont pas vécu la création.
Contradiction.
S’il est exact que la vérité est bonne
et le mensonge mauvais, alors la calomnie devrait nuire à celui qui la prononce
plus qu’à celui qu’elle accable. Pourquoi alors souffrons-nous tant quand
nous en sommes victimes ?
Le moins à plaindre.
Lorsqu’une histoire finit et que l’un
aime encore, comme aux premiers jours, l’autre qui le quitte, il expérimente
les deux faces de la passion.
Nous.
« J’ai dormi dans ta chemise.
Association d’idée : avoir quelqu’un dans la peau.
En l’absence de ta peau, je me suis enroulée,
serpent avide de ton épiderme. J’ai aplati ma chair pour ne pas perdre un
centimètre de ton étoffe. J’ai rêvé des territoires échappant à mon étreinte
comme d’autres à la Terre promise, avec dévotion…
Décidément non, pas dans la
peau. Dans le cœur ? Insatiable et pas géographe de mon être
pour deux sous, je ne sais comment dire l’alchimie qui se trame. Alors je dis nous,
même en ton absence. »
Inspirations lacustres.
Il est des pièces d’eau si minables
qu’elles ôteraient toute grandeur au suicide, le réduiraient à la glissade
accidentelle et grotesque d’un ivrogne, face aplatie dans le caniveau. Mais si d’aventure
la vue est belle, qu’il serait bête de s’en priver !
Bref, scruter l’eau en pensant à en
finir tout de suite avec la vie comme à un possible. Puis repartir dans
l’existence.
Le Garn, 14 février 2020.