L'auteur

Titulaire d'un Doctorat en philosophie et d'une maîtrise en histoire, l'auteur est restée fidèle à ses deux «initiateurs» en philosophie, Nietzsche et Kierkegaard, mais admire tout autant Spinoza, Russell, Arendt...
Marie-Pierre Fiorentino

lundi 13 août 2012

Une autre façon d’épuiser « les champs du possible ».

Quand le regard se perd dans l’horizon marin, l’on s’imagine saisir l’infini. Face à l’immensité, l’âme prendrait un envol philosophique. Mais la mort aussi est sans fin. L’idéaliste, en quête d’un espace que son esprit ne comblera pas, s’entête pourtant ; des secrets sont nécessairement glissés dans les replis de ce qui échappe à la vue.
Mais si la pensée prospérait plutôt quand un lac s’offre en spectacle depuis ses rives en gradins ? L’au-delà des montagnes devrait patienter car une berge serait le reflet toujours changeant, toujours recommencé de l’autre. De criques en rades, la réflexion se déploierait, s’alanguirait peut-être mais ne s’égarerait jamais. Alors, seulement après avoir muri dans ce havre, elle envisagerait son périple vers le plus lointain, à l’instar du Rhône qui, forci, s’échappe avec vaillance du Léman.
Ainsi naîtraient les aphorismes. La limite n’est pas leur obstacle mais leur moyen.

Entre Évian et Genève, août 2012.